Tout savoir sur la pièce de 5 dirhams marocaine : histoire, caractéristiques et valeur

Tout savoir sur la pièce de 5 dirhams marocaine : histoire, caractéristiques et valeur #

Caractéristiques techniques de la pièce de 5 dirhams #

L’émission marocaine de 5 dirhams se distingue par une conception bimétallique avancée,
conçue pour résister à l’usure et éviter la falsification. Depuis 2011, sous le règne de Mohammed VI,
cette pièce affiche des spécificités techniques remarquables :

  • Poids : 7,5 grammes pour les millésimes récents, ce qui garantit une manipulation aisée et une bonne présence en main.
  • Diamètre : 25 mm, une taille standard pour les transactions rapides et le tri mécanique.
  • Composition bimétallique : centre en or nordique (alliage de cuivre, aluminium, zinc) et anneau en cupronickel, évitant la corrosion tout en facilitant la reconnaissance tactile.
  • Épaisseur : 2 mm, permettant une robustesse adaptée à la circulation intensive.
  • Technique de fabrication : frappe à la presse, ce procédé industriel de haute précision offre des détails nets et une résistance accrue.
  • Orientation : Frappe médaille ↑↑, optimisant la lisibilité des faces lors de la manipulation.

L’édition la plus reconnue de ces dernières années arbore sur l’avers l’effigie de Mohammed VI, entourée d’inscriptions en arabe, ainsi que la mention du Royaume du Maroc. Le revers révèle les armoiries nationales, le chiffre 5, et les millésimes en calendriers hégirien et grégorien. La tranche est alternée lisse et cannelée, un atout pour contrer la contrefaçon. Ces caractéristiques la différencient de manière nette des autres monnaies marocaines récentes et lui confèrent une signature esthétique unique.

Évolution et histoire de la pièce de cinq dirhams marocaine #

L’histoire de la pièce de 5 dirhams s’inscrit dans les grands mouvements de la numismatique marocaine du XXe siècle à aujourd’hui. Après l’introduction du dirham comme unité monétaire en 1960, le Maroc modernise et complète sa gamme de monnaies pour accompagner le développement économique du pays. La première pièce de cinq dirhams, à l’effigie d’Hassan II, voit le jour en 1987. Cette émission bimétallique préfigure un tournant technique : centre en bronze-aluminium, anneau en acier inoxydable, poids de 6,8 g et diamètre de 26,2 mm, marquant une volonté de durabilité et de lutte contre la fraude[3].

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Des évolutions notables sont enregistrées à chaque changement de règne et lors des réformes du système fiduciaire. À partir de 2002, sous Mohammed VI, la pièce adopte de nouveaux motifs tout en conservant la structure bimétallique, celle-ci étant adaptée pour refléter les valeurs contemporaines et le visage royal actuel. Les millésimes s’enchaînent : 2002, 2011, 2017, 2020, incorporant tour à tour de légères modifications dans la calligraphie, la taille, la texture de la tranche, ou l’introduction de détails architecturaux comme la Mosquée Hassan II. Ces étapes suivent la logique d’adaptation aux attentes de l’économie marocaine et de sécurisation du système monétaire.

Symbolique et représentations sur la pièce #

La symbolique visuelle des pièces de cinq dirhams reflète la richesse culturelle et l’identité du pays. L’actuelle pièce, frappée à la Dar As-Sikkah de Salé, présente :

  • L’effigie de Mohammed VI, garantissant une continuité dynastique et un hommage au souverain.
  • L’inscription arabe « Royaume du Maroc » (المملكة المغربية) et le nom du roi, assoyant la souveraineté et la légitimité du pouvoir.
  • Au revers, les armoiries nationales font figure de symbole fort, intégrant l’étoile à cinq branches, deux lions rampants, un soleil levant, et une devise en arabe.
  • Sur les millésimes plus récents, la Mosquée Hassan II s’invite sur la pièce, rappelant la grandeur architecturale du Maroc et son patrimoine religieux séculaire.

Ces éléments sont loin d’être décoratifs : ils véhiculent les valeurs nationales — unité, foi, fidélité —, tout en faisant le lien entre tradition et modernité. Le choix du style calligraphique et la finesse des gravures ajoutent une dimension esthétique et artistique à un objet d’usage courant.

Valeur, rareté et intérêt pour les collectionneurs #

L’attrait des collectionneurs pour la pièce de 5 dirhams s’explique par la richesse de ses variantes, l’évolution de ses designs et les faibles tirages de certains millésimes. La valeur numismatique fluctue selon plusieurs critères :

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  • Millésimes rares, notamment les premières émissions (1987, 2002) et les séries limitées ou commémoratives.
  • État de conservation (TB, TTB, SUP, SPL, FDC) : les pièces en « Fleur de coin » (FDC) atteignent les prix les plus élevés.
  • Présence de variétés de frappe, petites erreurs de gravure ou anomalies dans la composition.
  • Versions spéciales frappées pour des événements nationaux ou anniversaires royaux.

En 2023, une pièce de 5 dirhams en état SPL s’échange en moyenne entre 2 et 3 dollars sur le marché international, tandis que certains exemplaires rares atteignent 10 à 15 dollars selon leur provenance et l’intérêt des acheteurs. Les ventes sur les plateformes spécialisées témoignent d’une forte demande, aussi bien au Maroc qu’à l’étranger. Un état de conservation irréprochable — absence de rayures, frappe bien centrée, détails nets — joue un rôle capital dans l’évaluation. À notre avis, il s’agit d’un excellent choix pour initier ou enrichir une collection orientée vers l’Afrique du Nord.

Usage quotidien de la pièce de cinq dirhams au Maroc #

La pièce de 5 dirhams conserve un rôle essentiel dans les transactions quotidiennes. Acceptée dans l’ensemble du territoire, elle est utilisée dans des contextes variés — achats de denrées, règlements de services, paiements dans les transports publics, pourboires, etc. Les citoyens la reconnaissent à son poids caractéristique et à son design bimétallique, la distinguant immédiatement des autres coupures.

  • Elle facilite les échanges dans les commerces de proximité, marchés, et stations-service.
  • Sa valeur, équivalente à 0,50 dollar, en fait une solution pratique pour les paiements de moyenne valeur, limitant la nécessité de rendre de la petite monnaie.
  • La répartition uniforme sur tout le territoire, assurée par la Banque centrale, favorise la fluidité du commerce de détail.

Notre expérience terrain confirme que cette pièce est moins sujette à la thésaurisation que les coupures inférieures, son usage demeurant intensif. Elle constitue un repère dans l’économie marocaine, à la fois outil de paiement quotidien et témoin tangible de l’histoire monétaire du royaume.

Comparaison avec les autres monnaies du dirham marocain #

La gamme monétaire marocaine associe pièces et billets de différentes valeurs, chaque coupure répondant à un usage spécifique. La pièce de cinq dirhams occupe une place stratégique, intermédiaire entre les petites unités et les billets de banque. Voici un tableau comparatif des pièces courantes, positionnant la 5 MAD dans l’écosystème des monnaies marocaines :

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Valeur faciale Matériau Poids Diamètre Portrait / Motif
1 centime Acier cuivré 1,85 g 18 mm Lion
10 centimes Acier cuivré 2,13 g 19,5 mm Gazelle
½ dirham Cupronickel 2,47 g 19 mm Année, armoiries
1 dirham Acier nickelé 4,11 g 21 mm Mohammed VI
2 dirhams Acier nickelé 6,0 g 23 mm Armoiries
5 dirhams Bimétallique : or nordique & cupronickel 7,5 g 25 mm Effigie royale, armoiries
10 dirhams Bimétallique 9,5 g 27,5 mm Mosquée Hassan II, armoiries
20 dirhams Billet Mohammed VI

L’introduction puis la stabilisation de la pièce de 5 MAD ont contribué à alléger la circulation de billets usagés, tout en renforçant la fiabilité du système fiduciaire. Elle joue un rôle tampon entre petite monnaie et coupures plus importantes, d’où sa place centrale dans les portefeuilles marocains.

Perspectives d’avenir pour la pièce de 5 MAD #

Le développement du paiement électronique et des solutions mobiles modifie progressivement les habitudes au Maroc, questionnant la pérennité de certaines coupures physiques. La pièce de cinq dirhams, forte de sa résistance et de son utilité pratique, semble bénéficier encore d’une popularité solide auprès des commerçants et des consommateurs qui privilégient la rapidité et la simplicité des échanges tangibles.

  • Les innovations récentes portent sur l’amélioration des alliages pour réduire les coûts de production et accroître la longévité des pièces en circulation.
  • La mise en place d’éléments de sécurité supplémentaires — microgravures, motifs lenticulaires — pourrait être envisagée afin d’anticiper les tentatives de contrefaçon.
  • L’évolution du design vers davantage de personnalisation (émissions commémoratives, éditions limitées) pourrait renforcer l’intérêt des collectionneurs et dynamiser le marché secondaire.

Nous estimons que la pièce de 5 dirhams continuera d’occuper une position nodale dans le paysage monétaire marocain, du moins tant que l’économie informelle et le commerce de détail demeureront significatifs. Les enjeux, tant pour les usagers que pour la Banque centrale, résident dans la capacité à conjuguer modernité technologique et attachement profond à ces symboles nationaux, véritables témoins de l’histoire du royaume et vecteurs de confiance pour les générations futures.

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